Wayne Horse
Copyright: Weltkulturerbe Völklinger Hütte / Karl Heinrich Veith
Description
Sociabilisé grâce au skate et au graffiti, Wayne Horse a notamment aiguisé ses talents de dessinateur à la célèbre Académie des beaux-arts néerlandaise. Dans son atelier d’Amsterdam, l’artiste qui répond à l’état civil sous le nom de Willehad Eilers accepte sciemment de perdre le contrôle. En termes de méthode, cela passe par une consommation d’absinthe garante d’ivresse ou par la peinture les yeux bandés. Avec à la clé, des scènes de fêtes volontiers grotesques et triviales. Le tout mâtiné d’une bonne dose de critique sociale. L’atmosphère n’est pas sans rappeler la danse vers l’abîme du Berlin des années 1920 : Otto Dix et George Grosz ne sont pas loin ! La démarche de Willehad Eilers confère à ses œuvres une vivacité difficile à obtenir par d’autres voies. Des traits du visage ça et là distordus, une main qui ne reste pas vraiment à sa place… tous ces détails conviennent parfaitement à un instantané pris dans une salle de bal. A l’entrée de la rue des artisans de l’usine sidérurgique de Völklingen, le Néerlandais fait une incursion dans l’art mural en signant un dessin grand format en noir et rouge. Le trait est libre, la composition graphique des surfaces déploie tout son effet. Comme le déclare l’artiste, Hochofen der Gefühle (haut-fourneau des sentiments) donne à voir des barons de l’industrie se livrant à « une fête dévergondée », le tout dans un lieu étroitement associé à la « rudesse du milieu ouvrier » du fait son histoire.
Daniel Bauer